Grande analyse GTD Pro des 24h de Daytona : gros sandbagging par Ferrari !

Grande analyse GTD Pro des 24h de Daytona : gros sandbagging par Ferrari !

IMSA



Grande analyse GTD Pro des 24h de Daytona : gros sandbagging par Ferrari !

(RacingNews.fr) – Le monde du sport automobile a surtout parlé avec enthousiasme du gigantesque duel entre Laurens Vanthoor et Mathieu Jaminet. Après toutes les rêveries du sport automobile, il est maintenant temps de revenir à des sujets plus inconfortables. L’évaluation de la course montre que le « sandbagging », bien que puni par la loi, est toujours un sujet majeur dans l’IMSA SportsCar Championship.

La Risi-Ferrari a été plus rapide dans 66% de ses tours que lors de la course de qualification.
Zoom

Commençons par les chiffres de performance pure. Pour comparer, nous avons utilisé les 40% de tours les plus rapides. Nous nous sommes concentrés sur la GTD Pro, car dans la catégorie GTD, il y a aussi des amateurs et l’image serait donc faussée. En revanche, en GTD Pro, on peut partir du principe que tous les tours sont effectués à la limite.

Il faut également tenir compte du fait que l’Aston-Martin Heart-of-Racing #23 (Gunn/Riberas/Martin ; 103 tours), la Lamborghini TR3 #63 (Mapelli/Caldarelli/Bortolotti/Ineichen ; 400 tours) et la Mercedes Weathertech #97 (MacNeil/Juncadella/Engel/Gounon ; 487 tours) ont été éliminées prématurément.

Analyse 40% des meilleurs temps au tour : Ferrari juste devant Porsche, BMW loin derrière Zoom

Comme moins de tours ont été effectués, les données sont un peu moins fiables pour ces voitures, en particulier pour l’Aston. Toutes les autres voitures ont parcouru plus de 600 tours, ce qui signifie que les données sont fiables dans tous les cas, même s’il y a eu des retards dus à des arrêts au stand non prévus.

Ferrari était même plus rapide que Porsche

Les chiffres montrent que les trois voitures les plus rapides sont montées sur le podium. Mais le fait que la Risi-Ferrari #62 (Pier Guidi/Calado/Serra/Rigon) ait été plus rapide, en termes de vitesse pure, que les deux Porsche qui se sont battues pour la victoire est alors surprenant.

Le résultat se répète si l’on considère les dix pour cent de tours les plus rapides (voir les résultats complets à la fin de l’article) : la Ferrari est toujours un peu plus rapide que les deux Porsche de tête. Pourquoi cela n’a-t-il malgré tout pas suffi pour la victoire ? Le mot magique est « position de piste ».

Analyse 40% des meilleurs temps du secteur 1 : Lamborghini de nouveau en tête Zoom

Lors de l’avant-dernier arrêt au stand, la Ferrari n’a pas redémarré immédiatement à l’avant-dernière phase jaune. Cela a relégué Risi Competizione derrière la Lexus Vasser-Sullivan #14 (Hawksworth/Barnicoat/Kirkwood), et pas seulement en GTD Pro.

Plusieurs Porsche dépassées se sont également glissées entre la Porsche KCMG #2 (Vanthoor/Pilet/Olsen/Imperatori), la Porsche Pfaff #9 (Campbell/Jaminet/Nasr) et les autres voitures GTD Pro.

Ce rempart Porsche n’a pas été franchi par les voitures GTD Pro qui se trouvaient derrière jusqu’à peu de temps avant la fin. Ainsi, le duel en tête a longtemps été protégé vers l’arrière, tandis que la Porsche de Wright avait de son côté un tampon sur ses adversaires directs de classe grâce aux bolides GTD-Pro qui se trouvaient derrière elle.

Analyse 40 pour cent des meilleurs temps du secteur 2 : L’intervalle d’une seconde ne correspond qu’avec peine Zoom

En outre, il a fallu trop de temps à la Ferrari pour dépasser la Lexus. Si la manœuvre avait été réussie plus tôt, Risi Competizione aurait pu remporter la course. Ce qui passe inaperçu dans l’enthousiasme suscité par ce duel de Porsche, c’est que Mathieu Jaminet avait tout juste 2,185 secondes d’avance sur Alessandro Pier Guidi à l’arrivée.

Ferrari bat Porsche dans le « secteur Porsche

L’analyse sectorielle montre que Ferrari était avantagée dans les virages. La #62 était la voiture la plus rapide du peloton aussi bien dans le premier que dans le deuxième secteur. Les 40% de tours les plus rapides ont également été pris en compte. Là encore, l’image ne change que de manière insignifiante si l’on ne prend en compte que les dix meilleurs pour cent.

Il faut noter que Ferrari a même battu Porsche dans le deuxième secteur (de la sortie « International Horseshoe » à la zone de freinage de la chicane du Mans). C’est justement là que les 911 GT3 R peuvent profiter de leur moteur arrière pour sortir des virages serrés en épingle. Les Porsche se classent juste derrière les Ferrari.

Analyse 40 pour cent des meilleurs temps du secteur 3 : Ferrari et Porsche fortes ici aussi Zoom

Les deux voitures sont également en tête dans le troisième secteur, où il s’agit avant tout de vitesse de pointe. Porsche perd toutefois un peu de terrain dans le premier secteur, où, comme lors des qualifications, la Lamborghini a joué les premiers rôles. Pour rappel, la TR3-Lambo #63 a été éliminée prématurément et aurait probablement été la voiture la plus rapide dans le secteur 1 si elle avait bouclé plus de tours.

Un cas évident de sandbagging

Mais d’où venaient les performances de Ferrari ? Lors de la course de qualification, la 488 GT3 se trouvait discrètement en milieu de peloton. Tout comme la Porsche, qui a été la voiture la plus rapide avec Lamborghini lors de la course de qualification, la Ferrari n’a pas subi de modification de la Balance of Performance (BoP).

Néanmoins, Alessandro Pier Guidi, James Calado, Daniel Serra et Davide Rigon ont roulé plus vite que leur meilleur tour en qualifications (1:47.554) dans presque deux tiers des tours. En course, cette valeur a été battue dans 469 des 711 tours effectués, soit dans 66% des cas.

Ferrari bat même la Corvette C8.R sur ce point, cette dernière ayant bénéficié d’un ajustement de la BoP entre les qualifications et la course principale. Comme le montre l’analyse, l’aileron arrière plus plat sur le Daytona International Speedway a plus d’effet que les 15 kilos supplémentaires à bord. Les deux voitures ont été plus rapides dans environ la moitié des tours de l’épreuve principale que lors de la course de qualification.

Pourcentage de tours en dessous du meilleur temps de la course de qualification ; *=aile divisée, **=aile plus plate (+ lest), ***=arrêt prématuré Zoom

Ferrari est depuis longtemps soupçonnée de « sandbagging » dans le championnat du monde d’endurance (WEC). On dit que les Italiens ont trouvé un moyen de masquer les performances de manière si intelligente que même la BoP automatisée de l’ACO ne peut pas s’en apercevoir. La Ferrari 488 GTE et la version GT3 sont jumelles, avec des différences minimes.

En fait, le sandbagging est punissable aux 24 Heures de Daytona. Toutes les Lamborghini ont été sanctionnées d’une pénalité de 5 minutes en 2016. Le fait que Ferrari s’en tire à bon compte plaide en faveur de la théorie selon laquelle Ferrari est capable de dissimuler si habilement ses performances que même l’analyse des micro-secteurs ne le révèle pas. Ou que l’IMSA et l’ACO ne veulent pas gâcher l’entrée des Italiens dans l’hypercar.

BMW à la traîne

Derrière Ferrari et Corvette, on trouve déjà les Porsche 911 GT3 R de KCMG et Pfaff, toutes deux encore plus rapides dans plus d’un tiers des tours que lors de la course de qualification. Elles se situent ainsi juste au-dessus de la moyenne. La course a été très rapide en raison de ses conditions froides, des records de tours ont été battus dans plusieurs catégories.

Photos : IMSA 2022 : 24h Daytona, course

Les autres voitures n’ont pas eu leur mot à dire pour la victoire. La Lexus a été reléguée en fin de course exactement à la place qui lui revenait selon le classement de vitesse, après que la Porsche Weathertech #79 (MacNeil/Andlauer/Cairoli/Picariello) a dû rentrer au stand pour des réparations dans la soirée.

Corvette et Mercedes-AMG n’ont pas eu le rythme suffisant en course. Alors que la C8.R est fraîchement entrée dans sa deuxième vie de GTE/GT3 hermaphrodite, Mercedes-AMG a peut-être été trop honnête lors de la course de qualification.

Les AMG – y compris celles de la catégorie GTD – étaient parmi les voitures les plus rapides lors de la course de qualification et ont reçu un coup de poing dans la BoP. Ils ont dû régler l’aile plus raide. Résultat : la Weathertech-Mercedes #97 (MacNeil/Juncadella/Engel/Gounon) n’a été plus rapide en course que dans 17,7% de ses tours par rapport au tour le plus rapide de la course de qualification. Elle a toutefois été éliminée prématurément.

La Proton-Mercedes #15 D. (Müller/Assenheimer/Cindric), qui a franchi le drapeau à damier en cinquième position, a réalisé 26% de tours plus rapides que la moyenne. Elle a tout juste réussi à devancer Corvette.

Mercedes-AMG partage le même sort que Lamborghini. L’aileron de la Huracan GT3 Evo a dû être redressé après la course de qualification. Et TR3 a également été éliminée prématurément. Dans 16,8 % des tours, le bolide vert vif a été plus rapide que son meilleur tour pour remporter la course de qualification.

24h de Daytona 2022 : le dernier tour en entier

Le dernier tour de la 60e édition des 24 Heures de Daytona, y compris l’issue mémorable dans la catégorie GTD Pro

Dans les deux cas, le frein BoP n’était probablement pas justifié, mais l’arrêt prématuré rend à chaque fois une comparaison difficile. Certes, le pourcentage permet de corriger la perte de tours. Mais pas le fait que la piste était la plus rapide le dimanche matin. C’est pourquoi le résultat de l’Aston Martin, qui a été éliminée prématurément, ne peut pratiquement pas être interprété.

Le classement de la BMW M4 GT3 s’avère encore difficile. Les bolides de RLL sont loin derrière en termes de tours les plus rapides, et ce dans tous les secteurs. Bien sûr, il est encore impossible de dire si cela est dû à une mauvaise classification ou à l’inexpérience des équipes d’engagement avec la M4 GT3.

Il n’est pas non plus possible de faire une comparaison avec la Turner-BMW #96 (Foley/Auberlen/Dinan/Klingmann), car celle-ci a été éliminée prématurément. Lors de la course de qualification, celle-ci était plus rapide que les bolides RLL montés d’usine. Le travail avec la nouvelle voiture ne fait que commencer.

Autres données d’évaluation (non visibles sur les graphiques)

Top 10 pour cent des tours les plus rapides
1. Risi-Ferrari #62 – 1:45.618
2ème Porsche KCMG #2 – 1:45.677
3ème Pfaff-Porsche #9 – 1:45.770
4e Vasser-Sullivan-Lexus #14 – 1:45.944
5e Weathertech-Porsche #79 – 1:46.010
6e Weathertech-Mercedes #97 – 1:46.080
7e TR3-Lamborghini #63 – 1:46.090
8e Proton-Mercedes #15 – 1:46.263
9e Corvette #3 – 1:46.413
10e Corvette #4 – 1:46.431
11e Heart-of-Racing-Aston-Martin #23 – 1:46.458
12. RLL-BMW #25 – 1:47.426
13. RLL-BMW #24 – 1:47.446

Top 10 pour cent secteur 1
1 Risi-Ferrari #62 – 24,962
2ème TR3-Lamborghini #63 – 24,977
3ème Pfaff-Porsche #9 – 24,983
4e Weathertech-Porsche #79 – 25,004
5e Corvette #4 – 25,013
5e KCMG-Porsche #2 – 25,028
7 Vasser-Sullivan-Lexus #14 – 25,088
8e Corvette #3 – 25,108
9e Weathertech-Mercedes #97 – 25,131
10e Heart-of-Racing-Aston-Martin #23 – 25,193
11. Proton-Mercedes #15 – 25,220
12. RLL-BMW #24 – 25,379
13. RLL-BMW #25 – 25,407

Top 10 pour cent secteur 2
1 Risi-Ferrari #62 – 49,168
2ème Porsche KCMG #2 – 49,221
3ème Pfaff-Porsche #9 – 49,301
4e Weathertech-Porsche #79 – 49,331
5e TR3-Lamborghini #63 – 49,385
6e Vasser-Sullivan-Lexus #14 – 49,416
7e Weathertech-Mercedes #97 – 49,438
8e Proton-Mercedes #15 – 49,491
9e Heart-of-Racing-Aston-Martin #23 – 49,549
10e Corvette #3 – 49,607
11e Corvette #4 – 49,658
13. RLL-BMW #25 – 50,105
12. RLL-BMW #24 – 50,121

Top 10 pour cent secteur 3
1ère Vasser-Sullivan-Lexus #14 – 31,239
2ème KCMG-Porsche #2 – 31,265
3ème Weathertech-Mercedes #97 – 31,293
4e Risi-Ferrari #62 – 31,295
5e Pfaff-Porsche #9 – 31,298
6e Proton-Mercedes #15 – 31,309
7e Corvette #4 – 31,427
8e Corvette #3 – 31,448
9e Porsche Weathertech #79 – 31,450
10e Heart-of-Racing-Aston-Martin #23 – 31,493
11e TR3-Lamborghini #63 – 31,544
12. RLL-BMW #25 – 31,748
13. RLL-BMW #24 – 31,750

Tours Plus rapide que le tour le plus rapide Course de qualification :
1ère Risi-Ferrari #62 – 469 tours sur 711 plus rapide que 1:47.554
2ème Corvette #4 – 342 tours sur 626 plus rapide que 1:47.430
3ème Corvette #3 – 324 de 698 tours plus rapide que 1:47.290
4e KCMG-Porsche #2 – 261 tours sur 711 plus rapide que 1:46.399
5e Pfaff-Porsche #9 – 245 tours sur 711 plus rapide que 1:46.515
6e Vasser-Sullivan-Lexus #14 – 216 tours sur 711 plus rapide que 1:46.727
7e RLL-BMW #24 – 201 tours sur 665 plus rapide que 1:47.903
8e Proton-Mercedes #15 – 184 tours sur 709 plus rapide que 1:46.883
9e RLL-BMW #25 – 159 tours sur 698 plus rapide que 1:48.210
10e Weathertech-Porsche #79 – 133 tours sur 673 plus rapide que 1:46.436
11e Weathertech-Mercedes #97 – 119 tours sur 487 plus rapide que 1:46.625
12e TR3-Lamborghini #63 – 67 tours sur 400 plus rapide que 1:46.466
13e Heart-of-Racing-Aston-Martin #23 – 4 tours sur 103 plus rapide que 1:46.517

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