(RacingNews.fr) – Il a dû employer la manière forte : Fernando Alonso, après un début de Grand Prix de Bahreïn 2023 mitigé, a eu besoin de toute son expérience pour décrocher son premier podium en Formule 1 depuis le Qatar en 2021.

© Giorgio Piola
Frein Aston Martin AMR23 : étrier de frein à 6 heures, la moitié inférieure du couvercle manque sur cette photo
Zoom
La vitesse maximale ? Pas vraiment un point fort de l’Aston Martin AMR23. DRS ? Zone réduite pour 2023. Que reste-t-il ? Quelques des « divebombs » puissants comme des ours et des dépassements propres – notamment contre Lewis Hamilton au virage 10. Alonso savait parfaitement que le freinage était l’un des grands points forts de son bolide de Formule 1.
La comparaison des temps de qualification entre Max Verstappen, Charles Leclerc et Alonso lui-même le prouve déjà. Les données télémétriques montrent que l’Espagnol a été meilleur que ses rivaux au freinage des virages 1, 8, 10 et 11. Cela montre déjà à quel point l’Aston Martin est performante dans ce domaine.
Dans l’ensemble, l’équipe de Silverstone adopte avec l’AMR23 un tout nouveau concept aérodynamique, qui rappelle celui de Red Bull l’an dernier. Mais il y a aussi des approches plus subtiles dans le langage de conception. Le frein avant en fait partie. Il a joué un rôle central dans ce que nous avons vu le week-end dernier.
Le changement le plus évident sur le frein est la nouvelle position de l’étrier. Celui-ci n’est plus en position 3 heures, mais en position 6 heures, plus habituelle. L’étrier lui-même porte l’ADN de son prédécesseur : un évidement au centre avec des branchies plus petites qui conduisent la chaleur du disque de frein à travers l’étrier.

© Giorgio Piola
Frein Aston Martin AMR23 semi-ouvert et avec carénage complet Zoom
Le tout est entouré d’une enveloppe en carbone qui amène de l’air frais. L’air vicié s’échappe de l’autre côté. En raison du positionnement de l’étrier de frein, cela nécessite une gestion de l’air totalement différente de celle de 2022, ce qui permet à nouveau à l’équipe d’introduire de nouvelles solutions en termes de flux d’air et de gestion de la température.
L’introduction d’un carénage complet du disque de frein (flèche bleue) est très évidente. De telles solutions étaient déjà visibles chez d’autres équipes en 2022, Aston avait donc du retard dans ce domaine. Le carénage chez Aston Martin est légèrement plus grand que dans de nombreuses solutions que nous avons vues en 2022.
Carénages à l’intérieur des carénages
Le carénage du disque de frein est le résultat de solutions astucieuses mises en place dans le cadre des importants changements réglementaires du début de l’année dernière. Pour ce faire, les équipes ont pensé au coin de la rue. Les roues ont été agrandies de 13 à 18 pouces, ce qui a soudainement permis de disposer de beaucoup plus d’espace à l’intérieur de la jante.
Certes, le diamètre des disques de frein est passé de 278 à 325 ou 330 millimètres. Mais l’espace libre à l’intérieur de l’ensemble du carénage a considérablement augmenté. De plus, selon le nouveau règlement, le frein ne peut plus être utilisé à des fins aérodynamiques. Cela a conduit à une toute nouvelle stratégie dans ce domaine.
C’est une réorientation importante, car auparavant les équipes avaient une belle zone de confort avec des solutions sophistiquées pour le transfert de chaleur entre les freins, les jantes et les pneus. C’est de cette zone que les équipes ont été arrachées avec les nouvelles voitures pour 2022.

© Giorgio Piola
Sur l’Aston Martin AMR22, le disque de frein était encore exposé Zoom
Afin de récupérer les performances perdues suite aux changements de réglementation, de nouvelles solutions sont désormais imaginées. Le revêtement du disque de frein est le premier d’une série de revêtements qui se trouvent à l’intérieur du tambour de frein. Il s’agit d’un ensemble d’habillages qui se compose d’un certain nombre de zones à l’intérieur desquelles se trouvent différents niveaux de température.
Sur le côté droit de la double photo, on peut voir la moitié inférieure du carénage. Elle contribue à préparer le flux d’air pour le reste du véhicule et à assurer le transport de chaleur à travers l’espace vide d’air du système de freinage vers l’enveloppe elle-même. De l’air frais est même directement introduit dans cet espace (flèche blanche), qui est encore divisé en portions par une entretoise.
Le renflement de l’habillage dans la zone d’évacuation de la chaleur de l’étrier de frein est également frappant (flèche rouge). Celle-ci crée non seulement de la place pour l’air chaud, mais peut également être ouverte en cas de besoin, si la chaleur doit être évacuée d’une autre manière.
Ferrari et Red Bull avec des améliorations de détail
Bien sûr, Aston Martin n’est pas la seule équipe à avoir adapté le système de freinage de sa voiture pour la saison 2023. D’autres équipes prennent des mesures similaires. Certaines équipes, qui avaient déjà adopté cette philosophie en 2022, ont affiné leurs solutions.

© Giorgio Piola
Ferrari F1-75 avec disque de frein ouvert Zoom
Ferrari a également introduit un carénage complet du disque de frein dans le cadre de son package de mise à jour pour la saison 2023.

© Giorgio Piola
Frein de la Ferrari SF-23 avec encapsulation du disque de frein Zoom
L’objectif est clairement d’optimiser la gestion thermique. Les canaux de et vers le boîtier de l’étrier de frein ont été entièrement repositionnés.

© Giorgio Piola
Les freins de la Red Bull RB18 en détail Zoom
Red Bull n’est pas resté inactif non plus. Ici, un carénage intégral a été utilisé dès la saison 2022.

© Giorgio Piola
Freins de la Red Bull RB19 : le tambour a pris de l’ampleur Zoom
Le nouveau carénage est plus grand et répartit mieux le flux d’air dans le tambour que son prédécesseur. Il y a également plusieurs zones séparées.
Il sera intéressant de voir si les manœuvres de freinage de Fernando Alonso déclenchent une course au développement dans ce domaine.