Les motos Moto3 devraient être plus difficiles à piloter

Les motos Moto3 devraient être plus difficiles à piloter

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Les motos Moto3 devraient être plus difficiles à piloter

(RacingNews.fr) – La Fédération Internationale de Motocyclisme (FIM) et le promoteur du MotoGP, Dorna, veulent à l’avenir améliorer la sécurité dans les séries de courses de jeunes en dessous du championnat du monde, mais aussi en Moto3. Une mesure immédiate consiste à relever l’âge minimum. À partir de 2023, il faudra avoir 18 ans pour pouvoir participer au championnat du monde Moto3.

Les performances des motos Moto3 de KTM et Honda sont pratiquement identiques
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Certains pilotes de MotoGP estiment que c’est la bonne mesure, d’autres ont réagi de manière divisée. Mais certains pilotes poussent également à d’autres mesures plus fondamentales dans les catégories de jeunes. Cela concerne également des changements techniques.

« Quand je courais dans le championnat espagnol », explique Alex Marquez, champion d’Espagne Moto3 2012, « il y avait beaucoup moins de catégories et moins de partants. Ou par exemple, il y a maintenant dix courses, alors qu’il y en avait sept auparavant. Avec plus de partants et plus de courses, le risque augmente ».

« Je pense qu’il serait bon de réduire un peu les catégories de jeunes et de clarifier dans quelle série on court de 12 à 14 et de 14 à 16. Il devrait peut-être aussi y avoir une règle selon laquelle il faut être en Moto3 pendant deux ans avant de passer en Moto2 ».

Pol Espargaro : chez les 125, pas de grands groupes

Pol Espargaro a été champion d’Espagne 125 en 2006. La même année, il a fait ses débuts dans le championnat du monde 125. Lors de sa première course, l’Espagnol a terminé 13e, alors qu’Espargaro était âgé de 15 ans et 8 jours. Il est le plus jeune pilote à avoir marqué des points en championnat du monde.

Nicolas Terol a été le dernier champion du monde 125 en 2011 devant Johann Zarco Zoom

« Ces motos sont tellement lentes », déclare Espargaro à propos du Moto3 actuel. « Elles ne sont pas faciles, mais elles ont l’air faciles. Tout le monde peut rouler plus ou moins à la même allure. Pour faire quelque chose, ils doivent rester juste devant, ce qui est aussi problématique ».

« Il faudrait peut-être penser à rendre les motos plus difficiles à conduire. Pas comme les 125, car elles étaient très agressives à l’accélérateur. Mais avec les 125, on ne voyait pas de si grands groupes en fin de course. Il n’y avait pas 15 pilotes qui se battaient pour la victoire ».

Jack Miller : des pneus moins bons seraient une solution

Jack Miller, champion IDM en 125cc en 2011 à l’âge de 16 ans, abonde dans le même sens. Lui aussi critique les motos Moto3 actuelles de KTM et Honda : « On n’a pas besoin de ce feeling, de cette finesse technique pour être là ».

« A mon avis, il faudrait faire quelque chose au niveau des motos et des pneus. Il faudrait soit augmenter la puissance du moteur, soit réduire l’adhérence des pneus. Pour les chevaux actuels, les pneus sont trop bons. Les motos sont trop faciles à conduire ».

Moto3 2014 : Brad Binder, Alex Marquez et Jack Miller Zoom

« On a tendance à ne voir des highsiders qu’en fin de course, lorsque le pneu se dégrade et que les gars n’ont aucune idée de ce qui se passe. En qualifications, on voit rarement des highsiders parce que les pneus sont trop bons et que les motos n’ont pas assez de puissance pour faire patiner le pneu arrière ».

L’effet d’abri trop important

Toutes les motos du peloton sont pratiquement au même niveau. Les moteurs sont attribués aux équipes par tirage au sort afin d’assurer l’égalité des chances. L’effet d’abri joue un rôle essentiel pour les motos de 60 chevaux sur les grands circuits de Grand Prix.

« Si, par exemple, un gros train se forme au Mugello et que vous perdez un dixième de seconde dans la partie sinueuse, vous restez quand même dans le groupe grâce à l’effet d’abri et vous créez le chaos ». Selon Miller, dans le passé, le bon grain aurait plutôt été séparé de l’ivraie.

Dans la catégorie Moto3 actuelle, un grand groupe est généralement réuni Zoom

Le fait que l’on ne soit pas naturellement distancé si l’on n’est pas assez bon dans une section techniquement exigeante permet de compenser l’effet de l’effet de souffle. Les écarts peuvent être comblés sans problème.

De plus, selon lui, les rookies ne devraient pas avoir du matériel de pointe à disposition dès la première course : « Dans la catégorie 125 et au début du Moto3, il fallait s’améliorer petit à petit. On ne recevait pas tout de suite une machine d’usine la première année, il fallait la mériter. C’est ainsi que l’on devient plus âgé et plus mûr », estime Miller.

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