(RacingNews.fr) – Avec trois phrases dans le nouveau règlement (voir le texte exact ici) et la menace d’exclusion en cas d’infraction, l’organisation faîtière du DTM, l’ITR, tente de bannir définitivement l’ordre d’écurie en 2022. « Nous avons pris beaucoup de temps pour rédiger ces cinq ou six lignes », explique Frederic Elsner, le manager du DTM, qui est persuadé que c’est précisément ce que nous allons réussir à faire.
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Lucas Auer a reçu en 2021 par radio la consigne qui a valu le titre à Götz
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« Nous étions conscients du caractère flagrant de cette question. Et en conséquence, nous avons mis toutes nos têtes ensemble, au mieux de nos connaissances, pour essayer de rédiger un passage qui couvre tous les scénarios possibles. Nous pensons que nous y sommes parvenus et que le sujet devrait être réglé pour la saison prochaine ».
Pourtant, l’ordre par équipe avait déjà été interdit en DTM de 2008 à 2013, avant que le paragraphe ne soit retiré du règlement, car on estimait ne pas pouvoir le surveiller. Pourquoi donc a-t-on maintenant bon espoir d’avoir trouvé une solution efficace ?
Pourquoi le règlement ne parle-t-il pas d’amende ?
Cela s’explique aussi par le fait que l’on espère que la sanction maximale, l’exclusion du championnat, aura un effet dissuasif. Le fait qu’il ne soit pas explicitement question d’une amende, contrairement à 2020 où l’interdiction avait été introduite pour un an, ne veut rien dire, souligne Elsner.
« Nous parlons d’une peine maximale », explique l’Autrichien. « Et celle-ci est l’exclusion du championnat – autrement dit : exclusion, zéro point, sujet clos. Mais il existe toutes les possibilités pour les stewards de réagir – et les amendes en font partie ». Mais Elsner est convaincu qu’une exclusion est « plus douloureuse qu’une amende ».
Tomczyk : « Il y a des possibilités de contourner les paragraphes ».
L’ex-champion DTM Martin Tomczyk, qui, après avoir mis un terme à sa carrière de pilote d’usine BMW, soutient l’organisation faîtière du DTM, l’ITR, non seulement en tant que manager du Trophée DTM, mais aussi avec son savoir-faire d’ex-pilote de course, est lui aussi favorable à l’interdiction de l’ordre d’équipe.
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Martin Tomczyk, qui soutient l’ITR, avec le manager du DTM, Frédéric Elsner Zoom
« On sait que l’ordre d’équipe est un sujet très sensible, parce qu’il est vraiment difficile de le contrôler », poursuit-il. « C’était aussi le cas à mon époque. Et on peut dire sans se voiler la face qu’il y a toujours eu des possibilités de contourner un peu les paragraphes de la part de l’équipe et des pilotes ou de les interpréter différemment », explique Tomczyk, conscient du problème.
Pourquoi le nouveau directeur de course joue-t-il un rôle important ?
Il est néanmoins important que le paragraphe soit inclus dans le règlement, « pour que nous ayons la possibilité de sanctionner si c’est évident », argumente-t-il. Tomczyk espère en outre que le nouveau directeur de course DTM californien Scott Elkins, influencé par la course américaine où l’ordre d’écurie n’est guère appliqué, fera des progrès à ce sujet.
« Scott Elkins est tout à fait dans notre ligne sur ce sujet et interviendra – je le pense – très fermement », estime Tomczyk. « Et avec les stewards et l’AvD (organisateur sportif ; ndlr), nous trouverons aussi la bonne ligne, afin qu’elle soit aussi rapidement claire pour chaque équipe, chaque constructeur et chaque pilote ».
Une infraction est certes « difficile à prouver, mais nous espérons déjà, dans ce groupe – tel que nous sommes maintenant constitués – que nous pourrons l’exclure autant que possible », déclare le Bavarois de 40 ans.
Comment est apparu le paragraphe sur l’esprit d’équipe
Mais comment l’ITR a-t-elle abordé la tâche de mettre un terme à un sujet aussi délicat et complexe avec un paragraphe du règlement ? « C’était en tout cas difficile », raconte Elsner, le manager du DTM, qui s’est retiré avec son équipe en novembre pour un atelier sur le règlement. « Avant même de commencer à écrire ce paragraphe, tu le gardes en tête pendant trois heures et tu écris quelques points sur un mur blanc ».
Galerie de photos : les modifications du règlement DTM en 2022
Il s’agissait de toutes les éventualités concernant la manière dont l’ordre d’écurie peut être appliqué. « Sur toute cette masse de points, tu essayes alors de tout résumer de la manière la plus cohérente et compacte possible. Et tu essaies d’amortir tout ce qui peut l’être ».
L’art consistait à ne rien négliger. « Car sinon, tu pourrais avoir le problème de ne pas pouvoir le punir parce que tu n’as pas écrit ce point », explique Elsner.
Quelle a été l’influence du patron du DTM, Gerhard Berger ? « Nous réfléchissons d’abord à notre tour à la manière dont on peut faire quelque chose comme ça, nous faisons des propositions – et ensuite nous nous mettons d’accord avec notre chef », explique Elsner. « Il dit alors que c’est bon ou pas bon. Cela a été jugé bon. Et c’est ainsi que nous avons suivi cette voie ensemble ».