(RacingNews.fr) – Avant la finale de la saison DTM à Hockenheim le week-end prochain (toutes les infos sur les horaires TV, le streaming, etc.), trois pilotes des trois marques Porsche, Lamborghini et Audi, Thomas Preining, Mirko Bortolotti et Ricardo Feller, ont des chances réelles de remporter le titre. Mais une équipe ou un constructeur prend-il le risque – comme souvent dans l’histoire du DTM – d’un teamorder malgré l’interdiction ?
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L’aide d’un collègue de marque ? Le règlement interdit l’ordre d’équipe en DTM
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Le pilote SSR-Lamborghini Mirko Bortolotti, deuxième du championnat avec dix points de retard, lance un appel : « J’espère que cela se passera de manière équitable et qu’il n’y aura pas de jeux stupides. Espérons que cela se passe entre nous – et pas avec d’autres personnes qui essaient de faire quelque chose d’intelligent qui ne le sera pas au final ».
Lui-même ne compte pas sur le soutien de ses collègues de l’équipe ou de la marque. « Non, ce n’est pas possible », dit-il en faisant référence à l’interdiction. « Nous sommes livrés à nous-mêmes et devons nous battre seuls ».
Feller espère un soutien : « Je dois rattraper mon retard ».
Le leader du DTM Preining précise – sans surprise – qu’il n’y a pas non plus de plans à ce sujet dans son camp. « Le plan A, c’est de ne pas dépendre de quelque chose comme ça. Et il n’y a rien de prévu dans ce sens. Le mieux et le plus beau serait que tout se passe proprement. Et que cela soit vraiment géré de manière sportive et résolu sur la piste – et non pas quelque part à la table verte ou par des coéquipiers ».
Le pilote Abt-Audi Feller, qui est l’outsider au championnat en troisième position avec 31 points de retard, espère pendant ce temps obtenir le soutien de son coéquipier Kelvin van der Linde, mais dans les limites du règlement.
« J’espère que mon coéquipier sera aussi fort que lors des derniers week-ends de course et qu’il se mêlera à l’avant, car il pourra alors prendre de gros points aux deux gars. Ce serait bien pour moi, car je dois rattraper mon retard. Mais sinon, il n’y a pas de moyens », a-t-il déclaré.
Abandon de l’ordre d’équipe : le pilote pourrait volontairement lâcher l’accélérateur
Mais quelle est l’interdiction actuelle de la Teamorder en DTM ? L’article 20.2 du règlement du DTM stipule que « les accords entre les constructeurs ou les candidats (équipes) et les pilotes, qui prévoient que le constructeur ou le candidat peut donner des instructions directes ou indirectes au pilote pour son comportement lors d’une séance de qualification ou d’une course de classement, qui limitent le pilote dans la compétition sportive, sont interdits ».
« En cas d’infraction, une amende de 250.000 euros peut être infligée au constructeur, au candidat et/ou au pilote ». Concrètement, cela signifie que tout accord est interdit, mais que le pilote pourrait, en théorie pure, décider lui-même de lever le pied.
En dehors de cela, tout le monde est conscient qu’il est impossible, en dernière analyse, d’exclure complètement un teamorder par une interdiction, tant qu’aucune instruction ne peut être prouvée. Mais on veut absolument empêcher au moins les cas évidents comme en 2021 sur le Norisring, lorsque les pilotes Mercedes-AMG ont fait de Maximilian Götz le champion après avoir reçu une instruction par radio.
Les équipes sont averties après un cas suspect de RSS
Achim Loth, président des commissaires sportifs du DTM, l’a déjà fait comprendre aux équipes cette saison lorsque, après la victoire de Bortolotti samedi au Nürburgring, le comportement de son coéquipier du SSR Franck Perera au restart a été examiné pendant des heures. Il semblait que le Français, avec un tour de retard, avait fait le mur derrière Bortolotti lors du restart, aidant ainsi son collègue pilote d’usine à remporter la victoire.
La Fédération allemande du sport automobile (DMSB), qui est chargée de faire respecter le règlement, a même vérifié s’il y avait éventuellement une deuxième fréquence radio cachée par laquelle Perera recevait des instructions. Mais au final, il s’est avéré que son rythme lent était dû au fait qu’il avait monté des pneus pluie, contrairement au reste du peloton.
Quand les régulateurs interviendront-ils ?
Le fait que le DMSB ait pris l’affaire très au sérieux et qu’il ait même organisé un briefing avec les team managers dimanche peut aussi être interprété comme un avertissement que tout jeu sera examiné de près et que l’on n’hésitera pas à prononcer des sanctions.
Mais au final, on peut partir du principe que les gardiens du règlement n’interviendront lors de la finale qu’en cas de réelle nécessité d’agir, comme par exemple en cas de blocage lors des qualifications ou de suspicion d’interruption volontaire.
En effet, en règle générale, avant une finale pour le titre, les pilotes ont de toute façon pour consigne, lors du briefing des pilotes, de ne pas se mêler de la décision concernant le titre. Et si un pilote Ferrari, dont le constructeur n’a rien à voir avec la décision, ne rend pas la vie particulièrement difficile aux candidats au titre, pourquoi un Dennis Olsen le ferait-il à son coéquipier Preining ?