(RacingNews.fr) – Sophia Flörsch a-t-elle été désavantagée cette saison dans son Audi Abt en DTM ? La Munichoise, qui ne courra plus pour l’équipe de Kempten en 2022, estime qu’elle n’a pas bénéficié d’un matériel équivalent à celui de Kelvin van der Linde et Mike Rockenfeller.
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Sophia Flörsch quitte définitivement son Audi R8 LMS baptisée « Johnny Fred ».
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» J’avais la plus vieille Audi R8 du plateau et des problèmes techniques « , a-t-elle indiqué à ‘Bild.de’ avant les deux dernières courses de la saison DTM, soulignant le fait que son bolide datait de 2017. « Ce n’est pas comme ça que tu vas gagner des fleurs dans une série de courses aussi disputée ».
Selon elle, le désavantage était tel que l’espoir de la Formule 1 et vice-champion AF Corse Liam Lawson aurait été plus lent qu’elle dans des conditions similaires.
Flörsch plus rapide que Lawson dans la Ferrari 2017 ?
« Si Liam Lawson avait pu piloter une Ferrari 2017, la #JohnnyFred 2017 (nom de guerre pour son Audi Abt ; ndlr) et moi aurions été plus rapides. Des paris ? Moins une question de talent. Plutôt une question d’égalité des chances », peut-on lire dans un post publié par son compte sur ‘Facebook’ le 22 octobre, soit une semaine et demie après la finale de la saison DTM.
Le fait d’être désavantagé par un matériel plus ancien serait également prouvé par les déclarations de Lucas di Grassi, le pilote invité d’Abt, qui s’est plaint après le week-end d’Hockenheim de ne pas pouvoir adopter les réglages de ses coéquipiers. « Sur ma voiture, l’effet est différent », a déclaré le Brésilien.
Même problème que di Grassi ?
Il a testé la voiture de Mike Rockenfeller « pendant une demi-journée. Et même si je compare la voiture de ‘Rocky’ à la mienne, la différence est presque le jour et la nuit en ce qui concerne le comportement », a déclaré di Grassi au sujet de l’Audi R8 LMS prêtée à court terme par Abt pour le départ invité de Riga-Mainz, sponsor du sport automobile.
Flörsch avait alors partagé l’article sur ‘Facebook’ et écrit que sa voiture était encore plus vieille que celle de di Grassi : « Copy. #JohnnyFred est encore plus vieux. Faisons-en le meilleur usage possible ».
Mais ce que l’on ne savait pas encore à l’époque, c’est que la voiture de Lucas di Grassi souffrait d’un problème de moteur à Hockenheim. Après s’être installé dans le bolide de Rockenfeller lors des essais, le pilote de Formule E a glissé hors de la piste dans sa propre voiture lors de la première séance d’entraînement du vendredi. Le moteur a alors reçu un choc, ce qui a eu un effet négatif sur les performances. Cela n’a pas pu être compensé par des mesures de réglage – il a donc roulé dans d’autres conditions.
Müller : « Peu importe que la voiture soit plus ancienne ou plus récente ».
Mais l’âge d’une voiture GT3 joue-t-il vraiment un rôle aussi important en DTM ? « Peu importe que la voiture soit plus ancienne ou plus récente », répond Nico Müller, le pilote expérimenté de Rosberg-Audi, dans un entretien avec ‘RacingNews.fr’, en se référant à l’homologation FIA des bolides GT3 qui – contrairement à l’époque du DTM où il existait encore des « voitures annuelles » – empêche toute évolution.
Mais il peut toujours y avoir des différences entre les voitures : « Cela ne vaut pas seulement pour l’Audi, ni seulement pour le GT3 : les voitures ne sont jamais identiques à 1:1. C’est simplement qu’il y a de petites différences ».
Il l’avait déjà remarqué en DTM de classe 1, lorsque les pilotes étaient parfois utilisés dans les voitures de leurs coéquipiers lors des essais. « Les voitures avaient parfois un comportement légèrement différent, il fallait parfois utiliser un set-up un peu différent, mais elles étaient plus ou moins aussi rapides sur un tour », explique Müller.
Voici comment fonctionne le contrôle qualité chez Abt et Audi Sport
La construction de la voiture joue également un rôle à cet égard, estime le Suisse. « Est-ce que ce sont les mêmes mécaniciens qui ont mesuré cette voiture ou est-ce une autre équipe ? »
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Le bolide de Sophia Flörsch a également été mesuré par Abt pendant la saison Zoom
Selon les informations de ‘RacingNews.fr’, Abt a mis en place une double protection à ce sujet. Chaque Audi R8 LMS est mesurée et contrôlée avec précision avant la saison par Audi Sport à Neuburg – tout est consigné. Si la rigidité est bonne et qu’aucune fissure n’apparaît, la voiture est reconstruite.
Après deux ou trois événements, la voiture est à nouveau contrôlée chez Abt à Kempten. Il en va de même pour le moteur, qui est placé sur son propre banc d’essai.
Abt a même fait un test comparatif avec van der Linde
La voiture de Flörsch ne semble pas avoir présenté d’anomalies à cet égard. Pour s’assurer que la Munichoise n’était pas désavantagée, Kelvin van der Linde, l’as de la GT3 d’Abt, a même pris place dans la R8 LMS de Flörsch lors des tests. Le Sud-Africain y a réalisé des temps similaires à ceux de sa propre voiture de course. La différence avec Flörsch était donc de l’ordre de l’habituel.
De plus, après sa panne de moteur lors des essais de Monza, elle a d’abord reçu un moteur de prêt pour le début de la saison, mais celui-ci a ensuite été remplacé par un moteur entièrement neuf.
Flörsch n’a donc jamais été désavantagée par rapport à ses coéquipiers tout au long de la saison ? Si, car le système Space Drive s’est avéré être un défi, notamment lors de changements de direction rapides comme à Zolder, d’autant plus que Flörsch manquait de toute façon d’expérience en GT3.
A partir de Spielberg, lorsque le système Schaeffler-Paravan a été démonté et remplacé par une direction mécanique traditionnelle, les bolides de l’Abt étaient au moins fondamentalement au même niveau. Et en effet, elle a ensuite réalisé ses meilleures courses : A Assen, elle a marqué ses premiers points en DTM en se classant neuvième, et lors de la finale de la saison sur le Norisring, elle a également terminé neuvième.